Dans son atelier, Jormi travaille le fer avec le recyclage des objets métalliques par soudure, généralement issus de pièces mécaniques automobiles et moto (oui il aime beaucoup les bagnoles et les bécanes).
Le terme français pour exprimer ceci est Artiste-Recycleur mais je préfère celui de l'Anglais, Junk-Art. C'est tout de suite beaucoup plus poétique quand on parle de poubelles.
Plutôt boulimique, impulsif et pas vraiment fidèle à une seule matière ou technique : c'est résolument de l'art polyamoureux,
Depuis peu, c'est dans la terre et le ciment que je le vois y mettre ses doigts. Des textures qui offrent à l'artiste beaucoup de satisfaction.
La terre, pour en trouver en Puisaye, il n'y qu'a se baisser. C'est donc naturellement que le sculpteur s'est penché vers elle. Le plaisir de son modelage sensuel lorsqu'elle est encore humide n'est rien quand il s'agit de dessiner les sillons de ses courbes quand elle durcie. C'est par ce biais que naissent des phantasmes allégoriques, sous formes de monstres énervés et créatures oniriques.
Avec le ciment, ce qui l'absorbe par son façonnage n'est pas moins sage. En explorant les reliefs lascifs des corps parfois dissimulés sous la transparence d'un voile, les trames de l'étreinte communes à celle d'un corps noué et immobilisé : ce que l'érotisme étriqué a de plus esthétique à ses yeux.
Mais dans l'esprit divergeant d'un visionnaire, la logique est synonyme de paradoxe et de luttes effrénées contre lui-même...
C'est alors que l'association du ciment au fer forme un tout autre sortilége.
En fusionnant ces deux derniers, c'est l'érosion du temps qui monte au créneau. Ajoutez-y un peu de peinture pour patiner et intensifier les griffures, creux et bosses et l'émerveillement l'envahit instantanément d'un monde imaginaire.
Si vous ne l'avez pas saisi et que vous souhaitez ressentir un peu de cette passion abrasive, je vous invite à écrire, paréidolia et patina depuis votre navigateur favori...
à bientôt...
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